Dans les poèmes d'Emily Dickinson l'objectif n'est pas de raconter mais plutôt de chercher ce qui longtemps ne se dit pas. Toutefois à force du temps  quelque chose d’inconnu attend et revient. La poétesse annexe et s'empare, par abandon, de ses vertiges intérieurs. Sa poésie est aussi exacte qu'elliptique, jaillissante aussi et libre aux conventions syntaxiques.
Pour l'exprimer une telle écriture devient physique là où surgissent les bruits de fond, son brouhaha à partir d'intuitions dont le rêve serait s'appréhender un silence plus apaisé lorsque écrire tout devient le rêve de ne plus parler ce qui tue, dans une approche claire-obscure voire médiane et ouverte..
Mais. La poétesse ne porte pas ses paroles mais elles descendent d'elles se diviser entre plusieurs points cardinaux qu'il s'agit de trouver.

Jean-Paul Gavard-Perret

Emily Dickinson, Du côté des mortels - Poèmes 1860-1861, traduit de l'anglais (USA) François Heusbourg, postface Claude Ber, Éditions Unes, novembre 2023, 152 p.-, 21€