Pagnol, le curé et l'instit

Si je trouve Pagnol très inégal en son œuvre, arrivant parfois même, à force, jusqu'à y friser le ridicule, je l’estime surtout représentatif d'une Provence particulière dont, en quelques répliques tout de suite devenues célèbres – que dis-je, célébrissimes ! –, il s’est fait bombarder le porte-parole en titre dans le monde entier.
Pouvoir phénoménal ayant passablement éclipsé, d’un coup d’un seul dans pléthore d'esprits, toutes les autres. Non sur un malentendu, mais par pure méconnaissance moutonnière puisque depuis très longtemps déjà, vu de loin, et de Paris tout particulièrement, il n’existait, sans distinction ni discernement et comme de toute éternité, qu'une seule et unique Provence, se tenant tout naturellement allongée de tout son long toute l'année, et bien brave de surcroît sous son grand parasol couleur pastis-lavande-et-cigale ! Sans oublier son putain d'axant et le p'tit coquin de mistral.

Mais dans un article récemment paru, un ami journaliste relate la réponse, il faut bien le reconnaître, remarquablement juste et pleine d’esprit, que Pagnol fit à Norbert_Calmels lui demandant pourquoi il a mis un sermon dans nombre de ses films : J'ai mis un sermon dans la plupart de mes films et pièces de théâtre parce que de mon temps, dans les villages et même dans les villes, il y avait deux personnages importants : le curé étant l'instituteur religieux, et le maire le curé laïque. C'est de leur confrontation que naissait l'esprit du village. Et puis l'auteur terminant ainsi là-dessus son papier : Si ça ce n’est pas du Pagnol…
Eh bè moi je me fais curé ! Ou bien alors à la rigueur instit ! accenturais-je encore pour ma part volontiers à l’appui.

André Lombard

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